Du Domaine New World

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Sphynx

LES MALADIES DU CHAT le syndrome d'immuodeficience féline ou le FIV

LE SYNDROME D’IMMUNODEFICIENCE FELINE ou FIV
  Cette pathologie, mise en évidence récemment (fin des années 1980) mais existant depuis probablement l’apparition des félins, est caractérisée par une incubation très longue et une  immunodéficience progressive et majeure aboutissant à des infections opportunistes et à la mort du chat. Le virus responsable de ce syndrome et les effets délétère qu’il entraine présentent des analogies avec le syndrome d’immunodéficience acquise que l’on retrouve chez l’Homme (SIDA).
UNE MALADIE CAUSEE PAR UN RETROVIRUS…
Le virus responsable du syndrome d’immunodéficience acquise féline est le Feline immunodeficiency virus ou FIV. Il existe plusieurs « souches » virales et plusieurs degrés de virulence.
Ce virus est présent dans le monde entier et des souches virales spécifiques affectent aussi un certains nombre de félidés sauvages, augmentant parfois le risque de disparition de certaines espèces.
Le virus est fragile dans le milieu extérieur.

  • Le virus de l’immunodéficience féline est un virus particulier : il s’agit d’un « rétro-virus à ARN ». Une enzyme transforme le support de l’information génétique du virus qui est sous forme « ARN » en une forme « ADN ». L’ADN est le support de l’information génétique des cellules. Une fois l’ADN viral formé celui-ci s’intègre, prend place, au sein de l’ADN des cellules du chat infecté. Lorsqu’une cellule se multiplie elle multiplie aussi son ADN pour que les 2 cellules-filles issues de cette multiplication aient un ADN correct et complet. Ainsi, lorsque les cellules du chat infecté vont se multiplier on aura aussi une multiplication du virus qui se retrouvera également dans les 2 cellules-filles etc… la multiplication virale s’effectue donc au sein des cellules et des tissus en régénération permanente !
    Ce virus possède également la propriété d’être présent sous plusieurs formes, plusieurs variations. Il possède ainsi une capacité à « muter », lui permettant d’échapper aux défenses de l’organisme.
QUELS SONT LES CHATS LES PLUS SENSIBLES ?
La transmission s’effectue essentiellement par contact direct entre chats, via des morsures. Les chats mâles non castrés, fugueurs, bagarreurs etc… sont très exposés à cette maladie car ils entretiennent de nombreux contacts avec d’autres chats potentiellement infectés. On rencontre donc cette maladie surtout chez les « chats de gouttière » vivant en grande partie à l’extérieur mais n’importe quel chat peut être contaminé au cours d’une bagarre. L’incubation de la maladie étant longue on rencontre le syndrome d’immunodéficience acquise chez le chat déjà bien adulte, généralement âgé de plus de 10 ans.
Ce n’est pas une maladie de collectivité.
COMMENT LES CHATS SONT-ILS CONTAMINES ?
  • La contamination s’effectue essentiellement lors de morsures. Le virus est présent dans le sang, dans le liquide céphalo-rachidien et dans la salive mais sa présence dans cette dernière ne permet cependant pas la transmission de l’infection lors de partage de la même gamelle. Un chat contaminé et un chat sain peuvent parfaitement cohabiter sans transmission de la maladie, un chat détecté positif pour ce syndrome ne doit pas être automatiquement euthanasié !
  • Il existe une transmission exceptionnelle « in-utéro » lorsque la mère est infectée lors de la gestation. Cependant la mère peut transmettre le virus aux chatons lors de la parturition, par voie vaginale, et lors de l’allaitement, via le lait. Les chatons semblent également plus sensibles à l’infection par voie orale et pourraient être contaminés par la salive maternelle en dehors de toute morsure.
  • La contamination ne s’effectue pas par voie sexuelle.
COMMENT LE VIRUS AGIT-IL ?
Le virus infecte les globules blancs (lymphocytes et macrophages) et certaines cellules nerveuses. Il se dissémine par voie sanguine dans l’ensemble de l’organisme (virémie et séropositivité) et la réponse immune n’élimine pas l’infection virale. L’infection s’installe de façon persistante. L’évolution est ensuite lente et inexorable et les chats développeront une immunodéficience plusieurs années après l’infection.
Le grand pouvoir pathogène du virus est sa capacité à détruire les globules blancs. L’infection provoque également un dysfonctionnement de la réponse immunitaire et une activation permanente de ce système. On assiste alors à une immunodépression progressive et à des infections opportunistes par d’autres virus, des bactéries, des mycoses, des parasites… ainsi qu’à des phénomènes tumoraux.
La maladie évolue en 4 phases principales.
LES SIGNES DE LA MALADIE…
Lors de l’infection initiale par le virus on peut observer des signes cliniques. « L’incubation » jusqu’au stade final de la maladie est long et variable, de 5 à 10 ans.
Le 1er stade - l’infection initiale :
Cette phase dure environ 2 mois. Il peut se produire initialement une légère diminution des globules blancs entrainant une infection bactérienne secondaire, de la fièvre, de la diarrhée, une conjonctivite voire un léger ictère. Les ganglions sont gonflés. Ces signes passent relativement inaperçu, sauf chez le chaton pour qui ils sont plus prononcés.
Le 2ème stade – une phase asymptomatique :
Cette phase dure 5 à 10 ans. Le chat est en bonne santé. Le nombre de certains globules blancs diminuent, la réponse immunitaire est « déréglée ». Certains chats restent longtemps à ce stade et meurent de mort naturel avant que la maladie progresse. Pendant ce temps, malgré leur bonne santé apparente les chats infectés peuvent contaminer leurs congénères.On ne peut présager de la durée de cette 2ème phase, aussi un chat détecté positif et ne présentant pas de signes de maladie peut rester en relative bonne santé pendant des années.
Le 3ème stade – le début des signes cliniques :
Cette phase dure 6 mois à 1 an. L’état général se dégrade, les chats présentent surtout des infections orales chroniques : stomatite, ulcérations…(souvent en relation avec une infection intercurrente par la calicivirus), une conjonctivite chronique, de la fièvre, de la diarrhée chronique. On observe une anémie et une diminution des globules blancs (leucopénie).  Les ganglions sont également gonflés.
Le 4ème stade – le syndrome d’immunoéficience :
Les infections opportunistes, souvent bénignes pour le chat en bonne santé, affectent gravement l’état général du chat. On peut aussi observer des maladies tumorales et des signes nerveux. Les chats maigrissent, présente une entérite grave, des lésions hépatiques, des lésions cutanées, des abcès etc… On observe aussi des modifications du comportement : incontinence, incoordination motrice, démence… L’euthanasie est conseillée.
SOIGNER ET PREVENIR…
L’immunodéficience féline ne peut pas se soigner. Le vétérinaire pourra soulager les souffrances du chat et vous aider à prendre une décision d’euthanasie au plus fort de la maladie.
Il existe des tests de détection rapide des anticorps anti-viraux dans le sang du chat :
Ces tests sont pratiqués en routine par les vétérinaires. Si le résultat du test est négatif, il convient de re-tester le chat 4 semaines après afin de vérifier que le chat n’était pas au début d’une infection et d’une virémie. Notons qu’un chat gravement malade pourra produire un résultat négatif, son taux d’anticorps étant alors tombé à un niveau très faible. Si le résultat est positif, il faut faire confirmer ce résultat par un autre test plus spécifique afin d’éviter les « faux-positifs ». L’interprétation, surtout en l’absence de signes cliniques, ne peut pas se faire sur les résultats d’un seul test ! Notons également qu’un résultat positif ne doit pas conduire à l’euthanasie systématique du chat, surtout s’il s’agit d’un chat vivant seul.
La prévention passe par un éloignement des chats les uns des autres :
Il est conseillé de garder le chat à l‘intérieur de chez soi la nuit afin de limiter les risques de bagarres. La castration ou l’ovariectomie réduisent aussi les risques en réduisant les fugues et les contacts entre chats.
Une détection précoce des chats séropositifs permet de les isoler des autres chats :
Un chat adulte (surtout si c’est un mâle vivant beaucoup dehors) sujet aux affections orales récidivantes ou aux maladies digestives, respiratoires ou cutanées chronique doit faire l’objet d’un dépistage. En cas de résultat positif, qui devra être confirmé, le chat doit être maintenu à l’intérieur de la maison, pour les autres chats et pour lui-même. Cela évite qu’il propage le virus à d’autres chats en les mordants et cela réduit ses risques de contracter une maladie opportuniste ou de se blesser. Rappelons qu’un chat séropositif peut vivre longtemps avant de manifester des signes cliniques et qu’il ne transmet la maladie par la salive qu’en cas de morsure. Il peut donc encore vivre de belles années, l’euthanasie ne doit pas être systématique.
La vaccination en est encore au stade expérimental :
Il existe un vaccin aux Etats-Unis mais la protection n’est bien sûr pas garantie et la protection vaccinale en est encore au stade expérimental. Une des difficultés d’élaboration d’un vaccin contre le virus de l’immunodéficience féline est sa grande variabilité, sa capacité à « muter ».