Du Domaine New World

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Sphynx

Les vaccins

Bon nombre d'entre nous ont déjà connu le triste événement qu'est la perte d'un animal de compagnie. Parmi les innombrables causes de mortalité, on trouve les maladies infectieuses. Il est donc sage, pour son animal et pour ceux des autres, de participer au contrôle sanitaire de ces maladies en le faisant vacciner régulièrement.

Les 4 vaccins principaux
Le typhus, ou panleucopénie féline (étiquette : c'est le P). Il provoque une entérite hémorragique, mais surtout une destruction de tous les globules blancs de l'organisme (d'où le nom panleucopénie), or ce sont ces cellules qui sont censées lutter contre le virus ! La maladie est très contagieuse, mortelle presque à tous les coups et son traitement spécifique coûte extrêmement cher. Le vaccin, lui, est excellent, et a rendu la maladie particulièrement rare.

Le calicivirus du chat (étiquette : C) et l'herpes virus de la rhinotrachéite féline (étiquette : R) sont deux agents de coryzas. Le coryza est un terme générique qui désigne ces affections de la sphère respiratoire supérieure et des yeux, affections plus ou moins graves en fonction de leur(s) agent(s) causal(aux). Relativement bénins s'ils sont pris tôt, les coryzas font des ravages chez les chatons, les chats affaiblis et dans les grands effectifs. Ils deviennent redoutables lorsqu'ils sont mal gérés et virent à la chronicité, se compliquant de sinusites, bronchites voire pneumonies. Qui n'a jamais vu un de ces répugnants matous au nez bouché, les yeux mi-clos, éternuant toutes les cinq minutes ?

La tristement célèbre leucose féline dispose depuis un certain nombre d'années d'un vaccin efficace mais onéreux. Ce virus nommé FeLV (Feline Leukaemia Virus), de la famille des rétrovirus, est souvent confondu avec celui du Syndrôme d'ImmunoDéficience Acquise du chat, le tout aussi tristement célèbre FIV (Feline Immunodeficiency Virus), contre lequel nous ne disposons pas de vaccin.On ne peut vacciner que contre le virus de la leucose (étiquette : L), qui est responsable d'une forme de cancer des globules blancs.


Les vaccins spécifiques
Leur utilisation systématique ne se justifie pas et doit s'adapter aux conditions de vie de l'animal.

Les maladies réglementées
Il s'agit en fait uniquement de la rage (étiquette : R), dont le vaccin est obligatoire lors de séjours à l'étranger, ainsi que dans certains lieux de rassemblements de chats comme les expositions ou les pensions.

La chlamydiose
Cette maladie, dûe à une bactérie répondant au doux nom de Chlamydophila psittaci (étiquette : Ch), est responsable de coryza mais surtout de conjonctivites récidivantes assez particulières, dont seule la vaccination permet de s'affranchir si l'immunité naturelle du chat ne prévient pas les rechutes.

Le schéma de vaccination
Les premiers vaccins à 8 semaines puis 3-4 semaines plus tard pour le rappel.

Je conseille fortement une troisième injection 4 semaines plus tard .

Puis une fois par an.
 

Les différents types de vaccins
Les agents du systèmes immunitaire sont comme des policiers du corps qui vérifient en permanence les "papiers d'identité" de tout ce qui circule dans l'organisme.
Les papiers d'identité d'un agent infectieux, molécules qu'il arbore à sa surface, c'est ce qu'on appelle un antigène : ce sont par ces "marques du non-soi" que le système immunitaire identifie un microbe. Quand il apprend à lutter spécifiquement contre lui, le système immunitaire élabore des anticorps : ces molécules sont les "antithèses" des antigènes (comme le ying et le yang). Les anticorps s'accrochent aux antigènes et entraînent leur neutralisation par l'un des différents mécanismes dont dispose "l'armée" immunitaire.

Le rôle d'un vaccin est donc, techniquement, de faire connaître l'antigène de tel ou tel agent infectieux au système immunitaire. Il y a plusieurs façons d'introduire cet antigène et il existe ainsi plusieurs familles de vaccins.


Vaccins à agents vivants atténués:

Le principe est simple : le vaccin va introduire dans le corps le microbe concerné, qu'il s'agisse d'un virus, d'une bactérie, etc (agent vivant), mais celui-ci a été "désarmé", privé de son pouvoir pathogène (atténué).
"Vivant", l'agent pathogène-dépathogènisé garde la capacité de se multiplier, et le système immunitaire a tout loisir d'apprendre à le reconnaître durant cette "simulation ultra-réaliste" d'infection, mais sans en subir les "dommages collatéraux", les symptômes.

Au niveau des avantages, les vaccins à agents vivants atténués tendent globalement à induire une immunisation forte et durable étant donné qu'ils miment des conditions très proches de l'infection naturelle. La protection qu'ils entraînent tend aussi à se mettre plus rapidement en place. Ils assurent schématiquement une meilleure immunité locale (au niveau des muqueuses!). Enfin, pour la primo-vaccination des chatons, les vaccins vivants surmontent mieux l'immunité colostrale résiduelle (cf. infra).
Réciproquement, au niveau des inconvénients, ils peuvent, parfois (c'est rare), garder un pouvoir pathogène résiduel... et donc entraîner en réaction une partie de l'infection en question chez des animaux faibles. Aussi, ce type de vaccin est contre-indiqué chez les animaux immunodéprimés et, par précaution, les très jeunes chatons (moins de 4 semaines).

C'est surtout pour les valences coryza (herpès/calici) & chlamydiose, pour lesquelles le vaccin ne permet pas d'empêcher totalement l'infection mais seulement de la limiter, que l'éventuelle virulence résiduelle des agents vivants rend le choix de leur utilisation fortement dépendant du contexte. Par exemple (ce n'est qu'un exemple schématique), pour un groupe de chats qui est exempt de calicivirus, on pourra préférer un autre type de vaccins, pour éviter l'éventuel problème de la "création" de porteurs asymptomatiques dans un groupe où le germe était absent[10]. Dans un groupe de chats sans chlamydiæ, on renoncera par exemple à la valence. A l'inverse, pour un chat qui a de forts risques d'être exposé à ces microbes, comme, par exemple, dans un groupe de chats où ces germes sont déjà présents, ce type de vaccin pourra constituer une "arme de choix" (et c'est ainsi, par exemple, que la valence chlamydia est globalement "réservée" aux groupes où cette bactérie pose des problèmes persistants). Chaque cas étant particulier, ce type d'évaluation ne peut être faite que par un vétérinaire.

A titre indicatif, le tableau ci-dessous regroupe les différents vaccins à agents vivants atténués commercialisés en France.

Coryza - Herpès virus
Purevax® (Merial)
Feligen® (Virbac)
Felocell® (Pfizer)
Nobivac® (Intervet)

Coryza - Calicivirus
Feligen® (Virbac)
Felocell® (Pfizer)
Nobivac® (Intervet)

Typhus
Feliniffa® (Merial)
Purevax® (Merial)
Eurifel® (Merial)
Quadricat® (Merial)
Feligen® (Virbac)
Felocell® (Pfizer)
Nobivac® (Intervet)

Chlamydiose
Felocell® (Pfizer)
Purevax® (Merial)


Vaccins à agents inactivés:

Là aussi, tout est dans le titre : c'est à nouveau "tout le microbe" qui est introduit, mais il a été, cette fois, tué au préalable. Il n'a donc plus de pouvoir pathogène résiduel (il est mort...), mais il n'a plus non plus de capacité à se multiplier (il est mort, toujours...), de sorte que la simulation est moins proche de ce qui se passe "en vrai". Schématiquement, ils mobilisent moins le système immunitaire, tous ses acteurs n'étant pas aussi sollicités.
Aussi, les vaccins tués sont-ils fréquemment adjuvés, l'adjuvant ayant alors un rôle de "catalyseur" favorisant la bonne présentation des antigènes et la mise en place d'une réaction immunitaire spécifique. Des vaccins plus récents parviennent à faire l'économie de l'adjuvant, cependant.

Schématiquement, les bénéfices/risques sont inversés par rapport aux vaccins "vivants".
En termes d'avantage, les vaccins à agents inertes ne présentent plus le risque d'une virulence résiduelle et de l'éventuel problème de la "création" de porteurs chroniques asymptomatiques.
Réciproquement, l'immunité qu'ils induisent est globalement moins durable, plus modérée... et donc plus exigeante en rappels. L'immunité locale (au niveau des muqueuses) est également, schématiquement, moindre. La présence d'adjuvants entraîne parfois une réaction inflammatoire locale. Enfin, pour la primo-vaccination des chatons, les vaccins tués sont facilement contre-carrés par les anticorps maternels, ce qui suppose, pour une immunisation optimale, qu'ils soient administrés après la disparition de la protection colostrale (cf. infra).

A titre indicatif, le tableau ci-dessous regroupe les différents vaccins à agents entiers inactivés commercialisés en France.

Coryza - Calicivirus
Fevaxyn® (Fort Dodge)
Purevax® (Merial)
Quadricat® (Merial)
Eurifel® (Merial)

Coryza - Herpès virus Typhus Leucose Chlamydiose
Fevaxyn® (Fort Dodge)

Rage Tous (c'est la réglementation)


Vaccins de sous-unités

Les vaccins de sous-unités sont également des vaccins de type inactivé, mais, cette fois, ce n'est plus "tout" le virus ou "toute" la bactérie qu'on introduit, mais seulement un "bout" de cet agent infectieux ; il s'agit des portions antigéniques du microbe, celles qui lui servent de "papiers d'identité" que le système immunitaire apprend à identifier spécifiquement.
Les vaccins sous-unités sont adjuvés, pour les mêmes raisons que les vaccins à agents tués "classiques".

Les agents introduits dans l'organisme étant débarassés de toutes "portions indésirables" des microbes, ces vaccins tendent à limiter le "coup de pompe" post-vaccinal qu'on peut parfois observer. En théorie, ils peuvent même être innoculés à des femelles gestantes en cas de besoin.

Coryza - Herpès virus
Quadricat® (Merial)
Eurifel® (Merial)

Leucose
Leucogen® (Virbac)
Leukocell-2® (Pfizer)


Vaccins recombinants

Avec ce type de vaccins, on entre de plain pied dans le domaine des vaccins nés de la "technologie triomphante".

Sous l'étiquette de vaccins recombinants, on range tous les vaccins qui "tripotent" le matériel génétique du microbe. Il peut s'agir, par exemple, de priver le microbe des gènes qui font sa virulence (l'idée étant d'obtenir un vaccin vivant modifié, avec une maîtrise plus grande du problème de la virulence résiduelle). Une autre approche consiste, par exemple, à isoler le gène qui code pour sa fraction antigénique : le principe est le même que pour les vaccins de sous-unités, mais cette fois, ce n'est plus le "bout" du microbe qui est introduit, mais le gène qui sert à le fabriquer. Ce gène est introduit via un vecteur, un "faux microbe" pas dangereux : ce sont les vaccins vectorisés.
Bref, sans rentrer davantage dans les détails, les vaccins recombinants représentent la "nouvelle génération" vaccinale. Le but est d'élaborer des vaccins qui "vont à l'économie", en combinant efficacité ciblée et forte innocuité, le tout sans avoir besoin d'adjuvant.

Leucose
Purevax® Felv (Merial)
Eurifel® Felv (Merial)