Du Domaine New World

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Sphynx

LA VACCINATION DU CHAT

LA VACCINATION DU CHAT
  Il existe de nombreuses maladies virales et bactériennes affectant l'état de santé de nos petits chats. Ces maladies entrainent des signes cliniques plus ou moins graves voire la mort. Heureusement, pour certaines de ces maladies graves, il existe des vaccins qui assurent une protection souvent correcte et qui permettent de diminuer la gravité des signes cliniques des maladies. Voici un aperçu de ces maladies et du protocole de vaccination conseillé.
QUEL EST L'INTERET DE LA VACCINATION ?
Lorsque le chaton nait et qu'il est nourrit pas sa mère, il acquiert une immunité dite « maternelle ». La mère et son lait, en fonction des vaccins, du vécu et des « rencontres » avec des virus dans l'environnement,  transmettent des anticorps au chaton. Celui est alors capable, dans les deux premiers mois de sa vie, de se défendre contre beaucoup de maladies virales.
Le chaton perd ensuite cette immunité maternelle et doit lui-même produire ses propres anticorps.
La production d'anticorps s'effectue lorsqu'un virus ou une bactérie infecte un organisme.Lors de la première infection, l'organisme reconnait le virus, ou la bactérie, comme un agent « étranger » (antigène), lance la fabrication d'anticorps et tout le système immunitaire se met en branle pour lutter contre l'infection. Tout cela prend du temps et l'organisme n'est parfois pas assez fort pour combattre cette première agression, le chat peut alors mourir.
Si le chat réussit à détruire tous les virus et bactéries ou à les affaiblir assez pour qu'ils se tiennent cois, il guérit et son système immunitaire garde « en mémoire » l'agresseur. S'il survient une deuxième infection par le même virus ou la même alors la réponse immunitaire se met en place plus rapidement et plus efficacement.
Le principe de la vaccination est de simuler une infection en administrant plusieurs fois des «antigènes » (qui ne déclenchent pas de maladie bien sûr) au chat afin qu'il produise des anticorps. Ainsi, lorsque le chat sera infecté par un virus ou une bactérie, son système immunitaire sera prêt et combattra efficacement.
Ainsi la vaccination permet :

  • D'éviter une maladie grave chez le chat. Le vaccin évite ou réduit les signes cliniques. Il est important de noter que le vaccin n'empêche pas l'infection par le virus, il permet au chat de mieux se défendre.
  • D'éviter la dissémination et la propagation des maladies au sein des populations de chats. Le vaccin limite le portage asymptomatiques (porteurs sains) et l'excrétion virale dans l'environnement.
  • Dans le cas de la rage et de la chlamydiose féline le vaccin limite et prévient la transmission d'une zoonose (maladie affectant les animaux et l'Homme).
LES GRANDES MALADIES VIRALES DU CHAT POUR LESQUELLES IL EXISTE UN VACCIN
Le typhus ou la panleucopénie féline :
Il s'agit d'une maladie très grave, souvent mortelle, due à un parvovirus félin. Ce virus est très résistant dans le milieu extérieur. Il provoque une gastro-entérite hémorragique sévère. Chez les femelles en gestation il provoque des avortements ou des malformations congénitales chez les chatons.
En savoir plus sur le typhus du chat…
Le coryza :
Le coryza résulte d'une association du virus de la rhinotrachéite féline due à un herpès virus félin, du virus de la calicivirose, un calicivirus félin, et souvent d'infections bactériennes secondaires par Chlamydophila felis, Bordetella bronchiseptica ou encore par des mycoplasmes. Les virus cités sont résistants dans le milieu extérieur. Notons que le calicivirus isolé provoque des gingivites, des stomatites, des ulcères buccaux chroniques. Les symptômes sont respiratoires, ils vont de l'écoulement des yeux et du nez à des éternuements, de la toux voire à des difficultés respiratoires majeures, surtout lors de co-infection par la leucose.
En savoir plus sur le coryza et la gingivo-stomatite chronique du chat…
La leucose :
La leucose est due à un virus peu résistant dans le milieu extérieur, le féline leukemia virus. Il s'agit d'un « rétrovirus » qui s'intègre dans l'ADN des cellules et est responsable d'une infection persistante, dont l'organisme ne pourra jamais se défaire. Cette maladie à incubation longue provoque des tumeurs et une diminution des défenses immunitaires mortelles à terme.
En savoir plus sur la leucose féline…
La rage :
La rage est une zoonose mortelle transmise par un lyssavirus, virus qui peut circuler aussi bien parmi, entre autres,  les chats, les chiens, les renards, les ruminants et l'Homme. Cette maladie entraine initialement une phase d'excitabilité et d'agressivité (forme furieuse) puis on observe une parésie et une paralysie progressive. La mort survient 4 à 8 jours environ après le début des signes cliniques.
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La péritonite infectieuse féline :
La péritonite infectieuse féline est une maladie inexorablement mortelle due à une forme particulière de coronavirus félin, virus très résistant dans le milieu extérieur. Après une période courte d'abattement et de fièvre on peut observer une « forme humide » caractérisée par l'accumulation de liquide dans l'abdomen (ascite et abdomen en « forme de poire »), un épanchement pleural, une péritonite. La mort survient rapidement. La « forme sèche » présente de nombreuses lésions sur divers organes (reins, foie, poumons, système nerveux, yeux…). Il n'existe pas de vaccin en France mais certains pays de la communauté européenne proposent un vaccin (administration intranasale). Notons toutefois que ce vaccin présente une efficacité modérée et qu'un consensus vétérinaire n'en recommande l'utilisation que chez les chats très exposés (chats errants, communautés de chats).
En savoir plus sur la péritonite infectieuse féline…
L'immunodéficience acquise féline :
Cette maladie, mortelle à terme, est due à un rétrovirus, le feline immunodeficiency virus. Le rétrovirus s'intègre dans l'ADN des cellules et est responsable d'une infection persistante. Le mécanisme d'action de ce virus est sensiblement semblable à celui du HIV qui infecte l'Homme. Cette maladie à incubation longue provoque une immunodépression rendant le chat extrêmement sensible aux autres maladies. Il existe un vaccin aux Etats-Unis mais la protection n'est bien sûr pas garantie et la protection vaccinale en est encore au stade expérimental.
En savoir plus sur l'immunodéficience acquise féline…
La chlamydiophilose féline ou chlamydiose:
La bactérie Chlamydophila felis, est une bactérie souvent impliquée dans le coryza. Isolée elle provoque une conjonctivite bilatérale. Cette bactérie est résistante et provoque un portage chronique (chat porteur sain). La chlamydiose féline est une zoonose rare et peut grave.
En savoir plus sur le coryza et la gingivo-stomatite chronique du chat…
CHAT DES VILLES ET CHAT DES CHAMPS, CONTRE QUELLES MALADIES VACCINER ?
La vaccination porte essentiellement sur les 3 grandes maladies que sont le typhus, le coryza et la leucose. Les protocoles de vaccination sont adaptés au cas par cas.
Pour les chats vivants en appartement, sans contact avec des chats dont on ne connait pas l'état de santé :
Il est recommandé de vacciner contre les virus résistants dans le milieu extérieur, ceux que nous pouvons amener chez nous après un contact avec un chat à l'extérieur ou une matière contaminée et ceux que le chat peut contracter lors d'une hospitalisation : Typhus et Coryza (Herpèsvirus et Calicivirus).
Pour les chats qui sortent et qui sont susceptibles de côtoyer d'autres chats :
Il est nécessaire de vacciner contre le Typhus, le Coryza (Herpèsvirus et Calicivirus) et la Leucose.
Pour les chats vivants en collectivités :
Des mesures sanitaires de nettoyage, de désinfection, de séparation des chats en plusieurs groupes en fonction de leur statut immunitaire (notamment pour le Coronavirus potentiellement responsable de péritonite infectieuse féline) sont indispensables. Une quarantaine et une reprise du protocole de vaccination avec une primovaccination est nécessaire lors d'introduction d'un nouveau chat.
Il est nécessaire de vacciner contre le Typhus, le Coryza (Herpèsvirus et Calicivirus), la Leucose et la Chlamydiose. En fonction des pays et des risques on pourra vacciner contre la Péritonite infectieuse féline.
Si vous trouvez un gentil chat et que vous décidez de le garder…
Une visite chez le vétérinaire permettra de vérifier s'il est (ou pas) identifié par tatouage ou par puce électronique, de faire le point sur son état de santé et d'envisager sa vaccination. 
Dans tous les cas, lorsque le passé vaccinal du chat est inconnu, il est nécessaire d'effectuer un test de dépistage des maladies Leucose et Immunodéficience féline. Si votre nouveau chat est indemne de Leucose alors il faut le vacciner contre le Typhus, le Coryza et la Leucose en reprenant le protocole de vaccination depuis le début. S'il est infecté par la Leucose alors il est indispensable de le vacciner contre le Typhus et le Coryza. La vaccination contre la Leucose n'est dans ce cas pas souhaitable car elle ne protégera plus votre chat et risquera, au contraire, d'induire des signes cliniques.
Rappelons que les chats infectés par la leucose, ou le virus de l'immunodéficience féline, on souvent de belles années à vivre devant eux afin que la maladie ne se déclare. Ils ne doivent donc pas être euthanasiés systématiquement. Ils doivent par contre être isolés d'autres chats indemnes de ces maladies.
ET POUR LES CHATS VOYAGEURS ?
Les vaccins recommandés sont ceux contre le Typhus, le Coryza, la Leucose et la Rage.
Voir notre article : « Voyager avec son animal de compagnie »…
A QUEL AGE VACCINER MON CHAT ?
Dans tous les cas, quelque soit l'âge du chat, une vaccination correcte nécessite 2 injections à 3 ou 4 semaines d'intervalle, un rappel 12 mois après la première injection et un rappel annuel par la suite.
Les chatons :
  • Les chatons peuvent être vaccinés dès l'âge de 8 semaines (fin de l'immunité maternelle). Une deuxième injection sera réalisée 3 ou 4 semaines après (protocole de primovaccination). Notons que dans tous les cas la dernière injection de la primovaccination devra se faire après la 12ème semaine de vie (plus d'interférence avec les anticorps maternels).  Une injection supplémentaire à l'âge de 16 semaines peut être réalisée pour les chatons vivants en collectivité. 
    Le premier rappel s'effectuera 12 mois après la première injection.
    Ces 3 (ou 4) injections initiales sont primordiales !
  • Un rappel, souvent annuel, est ensuite nécessaire.
  • La vaccination contre la rage s'effectue à partir de 3 mois. La primovaccination ne nécessite qu'une injection et le rappel est trisannuel ou annuel en fonction du vaccin utilisé.
Les chats adultes :
  • Il est important de connaitre le statut du chat vis-à-vis de la leucose et de l'immunodéficience acquise féline. Il est donc conseillé, avant toute vaccination chez un chat adulte, d'effectuer un dépistage de ces maladies.
  • Le protocole de vaccination comprend une primovaccination (2 injections à 3 ou 4 semaines d'intervalle) et un rappel 12 mois après la première injection.
  • Un rappel, souvent annuel, est ensuite nécessaire.
Et les « vieux » chats ?
Il est important de vacciner son vieux matou, et surtout de maintenir une visite annuelle chez le vétérinaire. Les chats vieillissants peuvent présenter des pathologies et dysfonctionnements liés à l'âge.
L'INTERET DE LA CONSULTATION VACCINALE
La consultation annuelle de rappel de vaccination est aussi l'occasion d'effectuer un examen de santé de votre chat.
Cette consultation permet :
  • De dépister d'éventuelles maladies (tumeurs mammaires, infections urinaires chroniques, dermatoses…)
  • De faire le point sur la santé et l'entretien du jeune chat : information sur la reproduction,  dépistage des prises de poids, régurgitation de boules de poils, diarrhée…
  • De faire le point sur la santé et l'entretien du chat vieillissant : insuffisance rénale débutante, obésité, diabète, insuffisance cardiaque…
  • De faire le point sur les traitements contre les puces et les tiques, sur les traitements contre les vers, sur d'éventuels troubles du comportement, sur l'alimentation…
EXISTE-T'IL DES REACTIONS POST-VACCINALES ?
  • Notons que les vaccins présentent un fort caractère d'innocuité. Cependant on peut parfois remarquer, chez certains chats, de l'abattement, un refus de nourriture et parfois de la fièvre, cela pendant 24 ou 48 heures. Cela se résout spontanément.
  • Certaines fois on notera une petite bosse indolore au lieu d'injection. Cette bosse disparait spontanément en quelques jours.
  • Dans d'autres cas, plus rares, il peut se produire un choc allergique (choc anaphylactique), dû surtout au mélange vaccinal et non pas à la vaccination en elle-même. On remarque, dans l'heure suivant le vaccin, un gonflement de la face, une difficulté respiratoire, éventuellement de la diarrhée et des vomissements. Il convient de retourner au plus vite chez le vétérinaire qui effectuera le traitement adéquat. Il est important, en cas de réaction allergique connue, de connaitre la marque et le type de vaccin utilisé afin de prévenir le vétérinaire lors des vaccinations ultérieures. Soit le vétérinaire prescrira un traitement préventif à donner avant toute vaccination, soit il commandera un autre vaccin (autre marque, autre mélange vaccinal). Il ne faut surtout pas arrêter de vacciner un chat parce qu'il a un jour fait une réaction allergique !
  • Chez les chats âgés ont décrits souvent des « fibrosarcomes », des maladies tumorales de la peau. On a beaucoup incriminé les vaccins (« fibrosarcomes post-vaccinaux ») mais il s'avère plus juste de parler de fibrosarcomes « post-injection » car les vaccins proprement dits ne sont pas les seuls en cause. L'incidence de ces réactions est extrêmement faible. Après des années de polémiques nous ne connaissons pas encore exactement les causes de ces réactions mais quelques facteurs de risques ont été évoqués. Votre vétérinaire connait ces facteurs de risque et les réduit au maximum (mélange correct du produit, produit à température du corps avant l'injection, aiguille stérile…).
LES LIMITES DE LA VACCINATION
  • Pour qu'une vaccination soit efficace il faut qu'elle soit réalisée correctement. Le protocole de vaccination doit donc être respecté scrupuleusement !
  • La réponse du système immunitaire varie en fonction de l'état de santé du chat et des maladies antérieures. Un chat en bonne santé produira des anticorps de façon correcte. Un chat ayant subi une maladie immunodépressive risque de ne pas produire correctement des anticorps, il restera alors un sujet « à risque » malgré la vaccination.
  • Il est important de préciser que les virus et les bactéries ne sont pas des organismes « figés ». Ils mutent, se transforment… et on aboutit à la formation de plusieurs « souches » virales ou bactériennes. C'est le cas pour les calicivirus : certaines formes provoquent le coryza, des gingivo-stomatites… et la vaccination réduit ces signes. Par contre il existe une variante, originaire des Etats-Unis, qui provoque un syndrome hémorragique et fébrile contre lequel les vaccins actuels n'assurent quasiment aucune protection. Les souches virales, les doses d'agents pathgènes qui infectent l'organisme sont autant de facteurs qui peuvent faire « échouer » la protection vaccinale.
  • Les vaccins limitent les signes cliniques et l'excrétions des agents pathogènes dans l'environnement mais si un chat est déjà en mauvaise santé il est possible qu'il déclare une maladie alors qu'il est vacciné.
  • Il arrive également qu'on vaccine un chat apparemment en bonne santé mais qui est en réalité en phase d'incubation d'une maladie (c'est fréquemment le cas des chatons qui reçoivent leur première injection vers 8 ou 10 semaines puis qui déclarent un coryza). Dans ce cas, la vaccination ne pourra pas aider le chat à lutter contre la maladie car le système immunitaire n'aura pas le temps de mettre en place des défenses correctes.
Nous espérons que cette information vous a renseigné sur l'intérêt de la vaccination chez le chat, quelque soit son âge et son mode de vie. N'hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire, il reste l'interlocuteur privilégié concernant la santé de vos animaux.